Damien Bigourdan, Pierre de Craon

Publié le 4 Février 2014

Nous avons soumis les comédiens à un questionnaire proustien, revue à la sauce claudélienne. Ci-dessous, vous pourrez savourer les réponses de Damien :

Le principal trait de caractère de mon personnage ?

Sauvage.

Le personnage claudélien que je voudrais jouer ?

Don Camille.

Le lieu où je désirerais partir en pèlerinage ?

Jérusalem à nouveau.

Le contenu de mon sac de pèlerin ?

Rien. Pas même un sac.

Si Claudel m’avait baptisé, quel serait mon nom ?

Jovier les Ayets.

Comment j'aimerais mourir ?

Vieux, et m’endormir entouré des miens.

Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?

L’orgueil. Qui n’est jamais orgueilleux ?

Ma réplique préférée dans L’Annonce faite à Marie ?

Violaine :

« La fleur est courte, mais la joie qu’elle a donnée une minute

N’est pas de ces choses qui ont commencement ou fin. »

Si mon personnage était un instrument de musique ?

Un alto ; violon triste et sombre.

Si mon personnage était un contemporain ?

Theodore Monod, au tréfonds duquel sommeillerait Guy Georges.

Ce que j’aurais aimé dire à Claudel ?

Puis-je vous servir un p’tit Morgon avant d’causer ?

Que serait un miracle pour moi aujourd’hui ?

La vie est un miracle. L’unicité d’une vie et son anecdote sont des miracles ; c’est miraculeux d’être. Tout et rien simultanément ; folie et génie absolus, miracle !

Si j’avais une annonce à faire ?

Se damner pour l’or d’un mot d’amour !

Et je prie que cette tentation ne me vienne pas, car il ne le faut pas et cela ne serait pas noble et juste.
Et toute noblesse est de souffrir et de résister.

Paul Claudel, Partage de Midi